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Harmonie de Caëstre

Nord - France


La flûte


flute

1. L’origine du mot flûte

Le mot « flûte » provient à la fois des mots latins : fistula (tuyau), flatus (souffle ou haleine) ou encore flatare (jouer de la flûte). La flûte traversière se nomme de cette façon parce qu’elle se tient en travers par opposition aux flûtes droites ou obliques qui se tiennent dans l’axe du corps.

2. Les origines

A l’origine en bois (d’où son appartenance à la famille des bois comme le hautbois, la clarinette ou le basson), elle peut également être en ivoire, ornée de moulure tournées dans la masse ou fabriquée dans des matériaux importés. La flûte traversière est aujourd’hui plus souvent en métal argenté, en argent (plaqué ou massif), ou en or (plaqué ou massif).

3. Le parcours de la flûte traversière

Bien que la flûte traversière ait été absente de la civilisation grecque ancienne, la flûte de manière générale a été un instrument joué de tous temps par les hommes. Les hommes préhistoriques eux-mêmes créaient des flûtes à partir d’ossements d’animaux. De plus, on trouve des traces de la flûte traversière dans la civilisation chinoise au Ixième siècle avant J.-C., ainsi que chez les étrusques et les romains 2 ou 3 siècles avant J.-C. Après la chute de l’empire romain, cet instrument disparaît de l’Europe pour y revenir au Xème ou XIème siècle en Allemagne, apparemment implanté par les byzantins. Elle apparaît en Europe en dehors de l’Allemagne au XIvème siècle. C’est au XVIème siècle que la flûte traversière est largement implantée en Europe de l’ouest.

4. Les caractéristiques techniques

Avant le XVIIIème siècle, elle existe en Europe en 3 tailles différentes : basse, taille et dessus. Elles sont alors percées de 6 trous et ne comportent pas encore de clé. Elles sont propres au genre diatonique et à la musique modale. Leur amplitude s’étend sur un peu plus de 2 octaves, mais leur tessiture dans la polyphonie est limitée à celle des voix. C’est surtout à partir du XVIème siècle que la flûte traversière prend son essor dans la musique occidentale. Le son est directement produit par les lèvres du flûtiste sur l’embouchure, ce qui confère à l’instrument son caractère propre, sa variété de timbres, la richesse d’expression et la possibilité de vibrato. Elle est souvent jouée en solo, et la facture de l’instrument est régulièrement améliorée. Les compositeurs de l’époque comme TELEMANN, LECLAIR ou DEVIENNE écrivent pour elle de nombreuses œuvres musicales : concerto, musique de chambre… L’époque romantique cantonne la flûte traversière à des œuvres de divertissement ou de bravoure. Il faut attendre le XXème siècle pour retrouver un nouvel âge d’or notamment avec DEBUSSY.

5. L’évolution

Avant d’acquérir ses lettres de noblesse et d’apparaître telle qu’on la connaît aujourd’hui, La flûte traversière a subi plusieurs modifications. L’évolution la plus marquante fut l’apparition d’une première clé. En effet, la flûte traversière est un peu tombée en désuétude à la fin du XVIIème siècle, notamment parce que les montées chromatiques nécessitaient des croisements de doigtés, et le jeu à l’octave supérieur n’était pas aussi raffiné que souhaité. On doit sans doute cette innovation aux français qui ont amélioré le modèle qui existait en Allemagne en y ajoutant une clé. Bien que ce modèle conserva l’appellation de « flûte allemande » au XVIIème siècle, ce sont bien certaines familles françaises qui ont contribué à l’avancée technique. La flûte traversière à une clé comporte toujours 6 trous mais une clé ouvrant un septième trou fait son apparition. La perce de la flûte est cylindro-conique et le passage à l’octave des sons de base se fait sans changement de doigté. L’instrument offre tous les sons de l’échelle chromatique sur 2 octaves plus une quinte. La flûte existe en 3 puis 4 parties assemblées. Elle sert essentiellement à exécuter les parties phoniques de dessus et existe moins souvent en d’autres tailles.

6. La flûte traversière dans l’orchestre

La flûte traversière est un instrument qui s’inscrit parfaitement dans le jeu d’ensemble comme les harmonies ou les orchestres symphoniques, et sa pratique dans ce cadre participe au développement de l’oreille musicale et à l’épanouissement du musicien ou de l’élève tant sur le plan musical que de l’individu.

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